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Virus BK

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     Le virus BK a été découvert en 1971 et fait partie de la famille des Polyomaviridae. Il s’agit d’un virus humain à ADN bicaténaire circulaire, non enveloppé, dont la primo-infection a lieu au cours des dix premières années de la vie.

Pathogénèse

    La primo-infection par le virus BK survient généralement dans l’enfance où environ 50% des enfants de 3-4 ans possèdent des anticorps dirigés contre ce virus. Elle est souvent asymptomatique ou peut être associée à une petite infection respiratoire haute. Les réactivations surviennent principalement dans un contexte d’immunodépression, avec une prédisposition particulière pour les patients greffés rénaux ou de moëlle osseuse. 
  • Les néphropathies tubulaires concernent environ 1 à 10% des greffés rénaux et les cystites hémorragiques environ 5 à 15% des greffés de moelle osseuse. Chez les greffés rénaux, la progression de l’infection est associée à une néphropathie conduisant à une perte du greffon (jusqu’à 60% des patients infectés). La néphropathie associée au virus BK se produit en moyenne entre le 9ème et 12ème mois après la transplantation. Sa prévalence est de l’ordre de 3 à 10% chez le transplanté.
  • Les cystites hémorragiques concernent les greffés de moelle, particulièrement dans les greffes allogéniques dans les 2 mois suivant la greffe. Dans les cas les plus sévères, l’hématurie peut être responsable de la formation de caillots et d’obstruction des voies urinaires, d’hémorragies ou encore de défaillance rénale.

Diagnostic

    Le diagnostic des infections à BK virus se fait par la recherche de l'ADN viral dans les urines et/ou le plasma. Il est maintenant préconisé dans le suivi des patients greffés.
     

Traitement

    Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement antiviral spécifique dirigé contre le BK virus. En effet, ce virus ne possède pas de polymérase virale et utilise au maximum la machinerie cellulaire pour se répliquer. Dans le cas des néphropathies chez les greffés rénaux, la première action consiste à moduler l’immunodépression de manière à contrôler l’infection. Malheureusement, il faut aussi gérer le risque de rejet aigu que cela engendre. Différentes stratégies permettent de moduler l’immunodépression : arrêter une molécule, diminuer les doses ou encore changer de molécule pour un immunosuppresseur de la même classe ou d’une autre classe.

Projets de recherche


  • Développement et sélection de molécules potentiellement antivirales (actives contre le BK virus) et d’outils pratiques (mesure de la réplication du virus ou étude du cycle de réplication viral)

  • Études clinico-biologiques : étude des facteurs de risques de développement d’une néphropathie à BK virus en pré-greffe, développement d’un nouvel outil de détection du BK virus et caractérisation du BK virus en culture cellulaire et chez les patients transplantés

  • Études fondamentales : étude et caractérisation du cycle viral du BK virus (entrée virale, réplication, assemblage) et identification des facteurs cellulaires de dépendance et de restriction 
Concernant le cycle viral, l'équipe a pu montrer que le virus BK utilisait les vésicules extracellulaires pour se propager d'une cellule à l'autre. Ce nouveau mode de transmission est indépendant de la fixation du virus nu aux acides sialiques mais reste sensible aux Ac neutralisants qui ciblent une étape plus tardive de l'entrée virale. Ce nouveau mode de sécrétion du virus facilite la dissémination virale.


B2: Microscopie électronique de virus BK nu à la surface de cellules VERO
D2: Microscopie électronique de virus BK quasi-enveloppé à la surface de cellules VERO.

Handala et al., Journal of Virology, 2020
 
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